Didier Favre - 2001
Du côté des acteurs, il y a une valorisation de la famille et de sa compétence éducative au plan social. C’est la transformation d’un jugement de valeur (historique) sur la famille “incompétente, maltraitante et abandonnique”, laquelle est désormais reconnue dans son rôle éducatif. Cela va dans le sens d’une revendication en termes de partenariat avec les professionnels, signalant le passage d’une exclusion à l’ouverture institutionnelle.
Autour de l’idée d’une responsabilité partagée s’érige le principe de coéducation ou partenariat éducatif : partenariat entre parents et professionnels dans la mise en œuvre d’un projet éducatif et de sa traduction en un projet pédagogique de prise en charge des enfants avec, comme corollaire, une complémentarité des rôles dans une distinction des places de chacun.
Le parent passe d’une place d’usager à celle d’un acteur social “engagé”. L’irruption du parent comme acteur social, signe un renversement, dans le champ social, d’une position passive voire subie à l’engagement militant.
Le regard des parents sur ce qui touche leur enfant doit être pris en compte et non plus seulement le regard expert d’un professionnel. C’est l’affirmation d’un principe de négociation d’intérêts au profit d’un tiers : l’enfant. Chacun étant situé dans une position de responsabilité.