L’une des particularités de l’essor des crèches parentales est qu’elles se répandent partout en France et notamment en milieu rural, alors que l’origine du mouvement était liée à Paris.
Mais ce n’était pas facile ! Les élus du milieu rural étaient, par définition, non réceptif à l’accueil collectif des jeunes enfants et la configuration des territoires trop complexe pour qu’on s’y intéressât en ces temps de désertification des campagnes, où se posait surtout la problématique "personnes âgées".
Et l’État ? La question "rurale", spécialité du ministère de l’Agriculture et de lui seul, était ignorée dans les milieux de l’administration sociale parisienne.
Alors, l’ACEPP a réfléchi... : "pour éviter la désertification des campagnes, il faut maintenir et attirer des jeunes ménages, améliorer la qualité de vie des familles et de leurs enfants, et il faut, entre autres, des crèches... Et comme les communes sont petites, il faut faire de l’intercommunalité... et c’est comme ça que les "initiatives locales parentales" sont devenues un axe de "développement rural"
Des crèches à la campagne... des initiatives parentales... l’État arrive
Grâce à ce type d’approche et au travail sur le terrain, avec le soutien et la complicité de certains "bureaux" du Ministère de l’agriculture et des affaires sociales, l’interface s’est faite entre le social et le rural pour ce qui est de la petite enfance. Puis, est venu l’appui de la Mutualité sociale agricole (MSA) ainsi que de divers programmes européens et les initiatives ont poussé.
Aujourd’hui, la MSA est partie prenante aux côtés de la CNAF pour l’accueil de la petite enfance et elle mène ses programmes d’appui au développement.
C’est en milieu rural que s’est inventé et développé le "multiaccueil" puisque la même petite structure devait bien répondre aux besoins divers des familles : le multiaccueil est maintenant devenu la norme !
Les structures parentales rurales ont dû, le plus souvent, parce que la taille de la commune d’implantation du projet était trop petite, réinventer à leur manière, l’intercommunalité, qui, plus tard a été encouragée par les contrats enfance. L’accueil de la petite enfance est aujourd’hui devenu une compétence optionnelle, mais officielle, pour les communautés de communes et il y a un travail très intéressant qui se fait dans la dynamique de l’ACEPP dans ce contexte.